ARRÊT SUR L’IMAGE… AU CŒUR DE LA MAISON BAMBOO

@ Charly

Continuant sa visite des maisons d’édition ‘es BD’, Campus est allé frapper à la porte du Groupe Bamboo. Une maison qui abrite des labels tels Grand Angle, Drakoo, Doki Doki, Fluide Glacial et bien évidemment Bamboo. Là, on plongeant dans les très nombreux rayonnages, nous avons retrouvé quelques ouvrages que nous avions zappés à l’époque de leurs sorties en… 2021. C’est vrai que l’an dernier, les nouveautés éditées par ce groupe s’imposaient comme un feu d’artifice permanent. Vu cette averse de nouveautés, mais aussi le souci de présenter les ouvrages des autres éditeurs, certains albums sont donc restés en souffrance d’une chronique. À ce propos, j’espère que Stéphane Levens, l’attachée de presse de chez Bamboo, pardonnera ces ‘zappages’ quelque peu obligés au vieux monsieur que je suis. Reste qu’aujourd’hui j’entends bien revenir sur ces albums que vous, vous n’avez toutefois aucune excuse d’avoir zappés. Et si c’est le cas…

‘PHILPPE KIEFFER’, DE BLIER ET LE NAOUR. Cet opus fait partie de la série ‘Les Compagnons de la Libération’ dont nous vous avons présenté les trois premiers volets dans ces mêmes colonnes. Sans passion pour l’armée, Philippe Kieffer, dandy des Antilles qui n’a même pas fait son service militaire par suite d’une dispense, va toutefois en ce jour de septembre 1939 qui marque le début de la Seconde Guerre mondiale, s’engager comme matelot. Refusant la défaite de juin 1940, il rejoint le général de Gaulle en Angleterre afin d’intégrer les Forces françaises libres. Fasciné par le corps de commandos que les Britanniques viennent de mettre sur pied, il y trouvera non seulement place, mais parviendra à créer une unité française au sein même de ce fameux corps d’élite. Son but : participer au grand débarquement allié qui doit libérer la France. Un ouvrage qui comme ses prédécesseurs est agrémenté d’un dossier assez complet sur ce personnage assez excentrique qu’était Philippe Kieffer.

‘LA MAUVAISE FORTUNE DE THOMAS SHAPER 1/2’, DE TOM GRAFFIN ET MARIE DUVOISIN. Voici le premier volet d’un diptyque intitulé ‘Jukebox Motel’. Nous sommes en 1967. Thomas James Shaper, un jeune peintre underground, connaît un succès incroyable à New York. Gagnant subitement beaucoup d’argent sans savoir pourquoi, il se trouve rapidement déstabilisé pour cette fortune soudaine. Ne voulant pas se voir broyer par la machine, il décide de fuir en Californie, manière de se reconstruire. Ce sera dans un bar de Los Angeles qu’il va faire la rencontre de Johnny Cash, la légende de la country. Un Johnny Cash qui lui aussi est en plein doute et en pleine remise en question. Tom Graffin est l’auteur de Jukebox Motel paru chez JC Lattès en 2016. Un ouvrage tiré d’un court-métrage qu’il avait coécrit. Séduite par le roman, qui a il est vrai des senteurs très visuelles, Marie Duvoisin s’est d’emblée investie, et de bien belle façon, pour le mettre en BD. À signaler qu’il y a peu, la seconde et dernière partie de ce diptyque est sortie en librairies.

‘PILE OU FACE 1/2’, DE LE TENDRE ET SÉJOURNÉ. Cet ouvrage est également paru sous la forme d’un diptyque. Alors que nous vous présentons ici son premier volet, la suite et fin est arrivée chez les libraires dans le courant du mois de février de cette année. Ici aussi tout débute à New York au cours de l’année 1940. Ross et Harvey, deux jeunes musiciens, rêvent de devenir célèbres à Broadway. Mais avec l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, ce sera pour eux la séparation. Parti se battre en Europe, Harvey rentre au pays totalement défiguré à la suite du crash de son bombardier en terre italienne. Mais quelle n’est pas sa surprise de s’apercevoir que durant son absence, son ami Ross triomphe à Hollywood avec la comédie musicale qu’ils avaient écrite en commun. Comédie dont Ross s’est attribué l’entière paternité. C’est alors qu’il décide de consulter un chirurgien spécialiste dans la greffe de peau, un gars qui à l’époque avait combattu avec lui. L’heure de la vengeance est désormais proche! Un thriller sur fond d’horreur, servi par un dessin qui rend à merveille ces ambiances des films noirs venus d’Hollywood.

‘LA PRIÈRE AUX ÉTOILES 2/2’, DE SOFFEL-MARKO-HOLGADO. Un peu d’histoire avant tout. Sous ce titre se cache une œuvre signée Marcel Pagnol. Œuvre qui devait faire l’objet d’une trilogie pour le cinéma. Mais cela n’a pas été le cas puisque, puisqu’en 1941, Pagnol pressé par les Allemands pour qu’il tourne des films de propagande, revend ses studios et détruit les pellicules de ses films. Dont une bobine de cette ’Prière aux étoiles’ qui avait déjà été tournée. Quant à l’histoire, elle se concentre sur Florence, une belle et jeune actrice des années 30. Amante entretenue de Dominique, une des plus grosses fortunes de Lyon, elle n’entend certes pas l’épouser, car ce serait mettre de côté ses rêves de cinéma. Or, à la suite de la rencontre qu’elle va faire avec Pierre, un musicien en mal d’inspiration, elle va tout laisser tomber pour partir avec lui à Cassis, sous le soleil du Midi. Mais son passé va refaire surface, ce qui rendra Pierre non seulement jaloux, mais aussi violent. Bref, un drame dilué dans les senteurs de lavandes, bien dans le style Pagnol, et superbement mis en bédé par le dessin réaliste et hyper soigné d’Holgado.

‘PINARD DE GUERRE’, DE PELAEZ ET PORCEL. Cet ouvrage constitue le premier volet d’une série qui n’obligera pas le lecteur à lire chacun des albums que comprendra cette saga évoquant des sujets de la Première Guerre mondiale. En effet, chacun d’eux proposera une histoire complète. Ainsi, le prochain album qui aura pour titre ‘Bagnard de guerre’, ne devrait normalement pas faire référence celui que nous vous présentons ici, et où nous allons découvrir Ferdinand Tirancourt. Un embusqué, un tire-au-flanc, un planqué, qui simule une infirmité afin d’échapper à cette guerre qui fait rage, et, surtout, à devoir se retrouver en première ligne, dans ces tranchées boueuses, face aux soldats allemands. Profiteur de son état, margoulin sans scrupules, il a fait fortune dans le commerce du vin. En fait un pinard douteux et frelaté qu’il vend à l’armée, et aux poilus en particulier. Or, alors qu’il se déplace sur la ligne de front pour écouler sa ‘marchandise’, il se retrouve bien malgré lui engagé dans le conflit. Pire, le voilà aujourd’hui prisonnier avec ses compagnons d’infortune d’une tranchée prise sous le feu des deux camps. Un scénario superbement ficelé et un dessin bien aidé par des coloris qui restituent à merveille l’atmosphère de ces tranchées constamment sous le feu de l’ennemi. Cerise sur le gâteau, un dossier en fin d’album qui aide à mieux comprendre certaines choses bien concrètes de cette drôle de guerre.

‘LE COMBAT DU SIÈCLE’, D’ERNST-ZIDROU-DIAZ. Déjà le tome neuf des aventures de Zita, cette gamine atteinte de leucémie et que tout le monde, à l’hosto, appelle ‘Boule à Zéro’. Elle a treize ans, habite au 6e étage de l’hôpital, celui réservé aux enfants. Espiègle au possible, elle adore en compagnie de ses jeunes voisins de chambre taquiner médecins et personnel soignant. En fait, elle est devenue la mascotte de cet hôpital et plus spécialement de tout ce petit monde qui gravite au sixième en particulier. Il faut dire que cela va bientôt faire dix ans que la petite Zita y vit, se battant sans cesse contre le ‘crabe’. Au point que dans sa drôlerie, elle n’hésite pas à déclarer que cela fait dix ans que chaque année, elle remporte le titre de ‘Miss Leucémie’. Mais aujourd’hui tout va changer. Elle essaie un nouveau traitement révolutionnaire. Du coup, elle n’a plus le choix, elle va devoir livrer le combat du siècle contre cette saleté de ‘Joe Kansser’. Dans le même temps, voilà que ce père qu’elle n’a pas vraiment connu débarque dans sa vie. Comment va-t-elle l’adopter? C’est fou comme le dessin de Serge Ernst peut adoucir, voire zapper, tout ce que le mot cancer peut évoquer comme souffrances.  🔶

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