COUPEZ!: UN FILM DE ZOMBIES DANS UN BÂTIMENT DÉSAFFECTÉ

@ Jessica

Entre techniciens blasés et acteurs pas vraiment concernés, seul le réalisateur semble investi de l’énergie nécessaire pour donner vie à un énième film d’horreur à petit budget. L’irruption d’authentiques morts-vivants va perturber le tournage…

COUPEZ! EST UN FILM HIGH CONCEPT. C’est un film qui commence de manière catastrophique, et dont le concept se révèle à mesure que l’histoire avance, pour finir de manière très inattendue. Se présentant au départ comme un film de zombies de sous-catégorie il va progressivement passer au détournement de films de zombies, puis se transformer en comédie de situations, pour finir dans un genre nouveau, qui, en s’apparentant à un faux making of, réunit toutes les facettes que le film a explorées jusque-là dans un final explosif. C’est un film où le spectateur commence par se demander ce qu’il est en train de regarder, et où il finit en se disant que c’est non seulement drôle, mais aussi malin, enfin je l’espère!

QUELLE EST LA GENÈSE DE COUPEZ? Michel Hazanavicius nous annonce qu’il souhaitait depuis longtemps écrire une comédie de tournage. Depuis le début de sa carrière, il a eu l’occasion d’observer pas mal de comportements marrants et de vivre pas mal de scènes de tournage, parfois étonnantes, parfois ridicules, parfois touchantes. Il aime bien ce matériau de base, un plateau de tournage, qui est une espèce de micro-société un peu exacerbée où les caractères se révèlent souvent de manière spectaculaire.

MICHEL HAZANAVICIUS EST-IL UN FAN DE GORE OU DE SÉRIES Z? Pas vraiment. Il signale qu’il en a regardé pas mal à une époque parce qu’il trouvait ça marrant, mais il n’en est pas vraiment fan. En revanche il adore l’idée qu’un réalisateur fasse des films quoi qu’il arrive, qu’il ait des moyens ou non. Que ce qui lui importe soit de faire, de fabriquer. Je trouve cette approche non seulement courageuse, mais surtout très belle.

DANS SON FILM, IL NE PREND JAMAIS LE GENRE DE HAUT… En fait pour lui, les détournements ne fonctionnent que s’il y a du respect, ou de la tendresse, pour l’œuvre détournée. C’est ce qui rend le truc intéressant et en plusieurs dimensions. Sinon on risque vite de tomber dans la moquerie, voire le ricanement. La frontière est parfois ténue, mais il a besoin d’avoir un premier degré solide pour qu’il y ait second degré. En fait il y a toujours une vraie histoire derrière un truc drôle, et il a besoin d’être en accord avec cette histoire.

EST-CE UN HOMMAGE, COMME LES OSS 117 ONT PU L’ÊTRE? Oui et non. OSS 117 était un pastiche, et seulement un pastiche. Les personnages y sont des stéréotypes, et n’ont aucune réalité. En ce sens la première partie de Coupez! peut s’y apparenter. C’est vrai que ça amuse Michel Hazanavicius de prendre des morceaux de la cinématographie mondiale qui sont bien identifiés, et de jouer avec, de créer une dynamique entre le souvenir qu’on a de ces films et ce qu’il propose. C’est leprincipe de La Classe Américaine, mais aussi de The Artist ou Le Redoutable.  🔶

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